le 1 décembre 2001 au Théâtre des Nouveautés à TARBES
Premier prix de
piano du conservatoire de BOULOGNE SUR SEINE,
licence d'enseignement et diplôme
supérieur d'exécution de piano
à l'Ecole Normale Supérieure de
Musique de PARIS, après avoir
enseigné le piano aux conservatoire de
POITIERS, puis de CREIL, Elisabeth ROELLY quitte
l'enseignement officiel. Elle partage sa vie entre
les concerts délibérément
décentralisés , concerts à 4
mains et 2 pianos avec Jean Abel BERCEVILLE, voix
et piano, ou piano seul, et l'enseignement
où elle vise avant tout
l'épanouissement de l'élève ,
enfant ou adulte , tout en le poussant vers son
plus haut niveau. L'ensemble vocal
MEZZA VOCE a déjà eu l'occasion de
travailler avec Elisabeth ROELLY pour
interprèter notamment en 1997 " La Petite
Messe Solennelle " de ROSSINI.
Marie-Claire
DELAY (Soprano)
a suivi les cours de chant à ROME, PARIS et
MODENE en Italie avec le professeur de PAVAROTTI,
Mr POLA. Elle participe au quatuor vocal BOISSET et
se produit dans le Sud-Est. Elle chante dans des
spectacles pour enfants organisés par le
Conseil Général du Rhône, dans
des opéras à TOULOUSE, GRENOBLE,
PERPIGNAN, et dans les oratorios de HAENDEL (Le
Messie), de HAYDN et SCHUBERT (La Messe en
sol). Nadia
YERMANI (Mezzo
Soprano) a commencé en 1995 des
études de chant au conservatoire d'ORLEANS
chez Jacqueline BONNARDOT. Puis de 1997 à
1999 elle chante au conservatoire de VIENNE en
Autriche chez Mme LAZARCKA. Enfin, de 1999 à
2001, elle finit ses études au conservatoire
de TOULOUSE où elle a obtenu un premier prix
de chant dans la classe de Mr MARTORELL. Elle se
produit dans des récitals de mélodies
françaises en Autriche, dans un
récital VERDI au festival de VALMAGNE. Elle
est pressentie pour un rôle au Capitole dans
la Veuve Joyeuse. Jean-Noël
CABROL (Ténor)
a commencé à chanter à 11 ans
aux petits chanteurs du PALAIS ROYAL sous la
direction de Philippe SARCOS et dans la classe de
chant de Mr MARTORELL. Il a chanté dans des
oratorios de HAENDEL, CHARPENTIER, ROSSINI, MOZART
à TOULOUSE et LYON ainsi que dans des
opéras français et opérettes
sous la direction de Michel PLASSON, Philippe
JOURDAN, BLEUSE. Laurent VIDAL
(Baryton) est
passé par le conservatoire de TOULOUSE en
1990-91. Il s'est formé dans une troupe de
semi-professionnels , " Le Rideau Rouge " , dans un
répertoire d'opérettes. Il est
arrivé en finale au concours international
de RIEUMES en 1999. Il se produit dans les concerts
de BIZET, PUCCINI, VERDI. Poème de H.
MEILHAC & L. HALEVY Musique de Georges
BIZET L'uvre Avec Faust, Carmen est
l'uvre la plus populaire du répertoire
français, celle qui est le plus jouée
hors de nos frontières. La nouvelle de
Prosper Mérimée, dont elle est
tirée, met en scène une
bohémienne qui revendique haut et fort son
goût pour la liberté et l'amour sans
contrainte, à tel point qu'elle choqua la
critique lors de sa parution. Pour l'adoucir, les
librettistes Henri Meilhac et Ludovic
Halévy, co-auteurs des plus grands
succès d'Offenbach, introduisirent des
éléments secondaires (comme le
personnage de la douce Micaela, contrepoint
à la figure farouche et fière de
Carmen) et usèrent d'un style qui
correspondait davantage aux habitudes du public de
l'Opéra-Comique. Mais ces précautions
ne suffirent pas et l'uvre, qui transgressait
néanmoins les conventions en usage dans ce
même théâtre, fut violemment
critiquée pour son
indécence. Sur le plan musical, on
reprocha à la partition de Bizet
d'être trop wagnérienne et de manquer
de mélodies. Pourtant, les mélodies y
abondent et on ne compte plus les airs (la "
Habanera ", la " Séguedille ", etc.) que
tout le monde connaît par cur
aujourd'hui. A l'inverse, Nietzsche fit
l'éloge de la " clarté " de
l'uvre, pour l'opposer à la fausse
profondeur des brumes
wagnériennes. La
création Carmen a été
créé le 3 mars 1875 à
l'Opéra Comique à Paris. L'uvre
à l'Opéra de Paris Carmen n'entre officiellement
au répertoire du Palais Garnier que le 10
novembre 1959, sous la direction de Roberto Benzi,
dans une mise en scène de Raymond Rouleau,
des décors de Lila de Nobili, avec Jane
Rhodes (Carmen), Albert Lance (Don José) et
Robert Massard (Escamillo). A cette occasion,
l'uvre est donnée avec les
récitatifs de Guiraud. En 1980, Carmen revient
à l'affiche de la Salle Favart dans une mise
en scène de Piero Faggioni, sous la
direction de Pierre Dervaux, avec Teresa Berganza,
Placido Domingo et Ruggero Raimondi. L'année suivante,
l'Opéra de Paris présente
l'uvre au Palais des Sports, dans une mise en
scène de Marcel Maréchal et avec
plusieurs distributions en alternance (350
participants en tout). En 1993, enfin, Carmen est
représentée pour la première
fois à l'Opéra Bastille, sous la
direction de Myung-Whun Chung, dans une mise en
scène de Jose-Luis Gomez, des décors
de Jean-Paul Chambas, avec Béatrice
Uria-Monzon (Carmen), Barry McCauley (Don
José), Barseg Tumanyan
(Escamillo). En 1997, une nouvelle
production de Carmen est présentée
à l'Opéra Bastille sous la direction
de Gary Bertini/Frederic. Février-mars-avril
1997 : Charlin dans la mise en scène de
Alfredo Arias et décors de Roberto Plate
avec (en alternance) : Elena Zaremba /
Béatrice Uria-Monzon (Carmen) Neil Shicoff /
Daniel Galvez-Vallejo / Sergei Larin (Don
José) Peter Coleman-Wright / Gino Quilico
(Escamillo) Angela Gheorghiu / Pamela Armstrong /
Norah Amsellem (Micaela). Argument A Séville, en
Andalousie, vers 1820. ACTE
I - A l'entrée
de la caserne, près de la manufacture de
tabac. Micaela, une jeune paysanne, demande aux
soldats où se trouve Don José.
Morales lui répond qu'il ne viendra qu'au
moment de la relève de la garde.
Effarouchée, Micaela part en disant qu'elle
reviendra. La garde montante arrive,
accompagnée par une bande d'enfants qui
parodient les soldats. Il est midi, la cloche de la
manufacture de tabac sonne, de nombreux jeunes gens
viennent pour voir sortir les
cigarières. Parmi elles, Carmen, une
bohémienne. Tous se pressent autour d'elle
mais Carmen ne s'intéresse à
personne. Elle tente d'attirer l'attention de Don
José qui semble ne pas la remarquer. Elle
arrache la fleur de son corsage et la lui jette
tandis que la cloche sonne la reprise du travail.
La foule se disperse. Don José reste seul,
troublé malgré lui. Micaela reparaît. Ils
évoquent les souvenirs d'autrefois, au
village. Don José lit la lettre que Micaela
lui a remise et dans laquelle sa mère lui
dit la joie qu'elle éprouverait à le
voir épouser la jeune fille. Micaela,
confuse, s'éclipse. Une dispute éclate
à l'intérieur de la manufacture :
Carmen a blessé une de ses camarades. Sur
l'ordre de Zuniga, Don José arrête la
bohémienne. Elle parvient à le
persuader de la laisser s'échapper. Elle le
bouscule, il se laisse tomber à terre et
s'enfuit. ACTE
II - Dans la taverne
de Lillas Pastia, deux mois plus tard. Carmen
apprend du lieutenant Zuniga que Don José,
dégradé et emprisonné pour
l'avoir laissé s'échapper, à
été relâché la veille.
On porte un toast au torero Escamillo, auquel il
répond par une chanson. Carmen ne
prête pas attention à ses avances. Le
toréador part, suivi des
officiers. Deux contrebandiers, le
Dancaïre et le Remendado, demandent aux jeunes
femmes de partir avec eux. Carmen refuse. Elle
attend Don José. Il arrive, fidèle au
rendez-vous que lui avait fixé Carmen deux
mois auparavant. Carmen danse pour lui mais,
dehors, le clairon sonne la retraite. Don
José doit rentrer au quartier pour l'appel.
Il va partir quand revient Zuniga. Les deux hommes
se querellent. Carmen appelle à l'aide ; ses
amis contrebandiers surgissent et désarment
Zuniga. Don José n'a plus le choix : il suit
Carmen et les contrebandiers. ACTE
III - Dans la
montagne. Carmen et Don José se disputent :
elle est lasse de sa jalousie ; lui se reproche
d'avoir tout abandonné pour elle. Carmen
rejoint Mercedes et Frasquita qui tirent les cartes
: elles lui prédisent la mort. Micaela avance dans la
montagne à la recherche de Don José.
Elle l'aperçoit et l'appelle. Il ne l'entend
pas et tire sur un inconnu qui s'approche. C'est
Escamillo. Il confie à José qu'il est
venu retrouver celle qu'il aime : Carmen. Don
José provoque le torero dans un duel
à la navaja. Ils se battent, Escamillo
trébuche, mais Carmen et les contrebandiers
arrivent et s'interposent à
temps. Micaela, toujours
cachée, est découverte. Elle supplie
Don José de la suivre auprès de sa
mère, mourante. Carmen ne cherche pas
à le retenir. Il part en la
menaçant. ACTE
IV - Aux portes des
Arènes de Séville. C'est le jour de
la corrida. Escamillo fait son entrée,
Carmen à son bras. La foule
pénètre dans les arènes.
Frasquita prévient Carmen que Don
José est là, caché. Elle
refuse de fuir et reste seule sur la place, face
à Don José. Désespéré,
il la supplie de le suivre, afin de recommencer une
autre vie. Carmen reste inflexible : elle ne le
suivra pas. Pitoyable, Don José implore
encore. Dans l'arène, on
acclame Escamillo. Carmen veut entrer : c'est lui
qu'elle aime, à présent, crie-t-elle
à Don José. Dans un dernier geste de
défi, elle jette la bague qu'il lui avait
offerte. Hors de lui, Don José
la tue. Textes Acte
Premier Une place, à
Séville. A droite, la porte de la
manufacture de tabac. Au fond, face au public, pont
praticable traversant la scène dans toute
son étendue. De la scène on arrive
à ce pont par un escalier tournant qui fait
sa révolution à droite au-dessus de
la porte de la manufacture de tabac. Le dessous du
pont est praticable. A gauche, au premier plan, le
corps de garde. Devant le corps de garde, une
petite galerie couverte, exhaussée de deux
ou trois marches; près du corps de garde,
dans un râtelier, les lances des dragons avec
leurs banderoles jaunes et rouges. Scène
I Moralès, Micaela,
Soldats, Passants 1. Introduction
Au lever du rideau, une
quinzaine de soldats (Dragons du régiment
d'Alcala), sont groupés devant le corps de
garde. Les uns assis et fumant, les autres
accoudés sur le balustrade de la galerie.
Mouvement de passants sur la place. Des gens
pressés, affairés, vont, viennent, se
rencontrent, se saluent, se bousculent, etc...
Chur (Soldats) (TB)
Sur la place chacun passe,
chacun vient, chacun va; Drôles de gens que ces
gens-là! Drôles de gens que ces
gens-là! Drôles de gens! Drôles
de gens! Drôles de gens que ces
gens-là! Drôles de gens! Drôles
de gens! Drôles de gens! Drôles de
gens! Moralès [avec
nonchalance] A la porte du corps de garde,
pour tuer le temps, on fume, on jase, l'on regarde
passer les passants. Sur la place chacun passe,
chacun vient, chacun va; Chur des soldats
(TB) Sur la place chacun passe,
chacun vient, chacun va; Drôles de gens que ces
gens-là! Drôles de gens que ces
gens-là! Drôles de gens! Drôles
de gens! Drôles de gens que ces
gens-là! Moralès Drôles de
gens! Chur des soldats
(B) Drôles de
gens! Soldats
(TB) Drôles de
gens! Moralès Drôles de
gens! Soldats (B) Drôles de
gens! Soldats
(TB) Drôles de gens!
Depuis quelques minutes
Micaela est entrée. Jupe bleue nattes
tombant sur les épaules, hésitante,
embarrassée, elle regarde les soldats
avance, recule, etc. Moralès aux
soldats Regardez donc cette
petite qui semble vouloir
nous parler... Voyez!
voyez!... elle tourne... elle hésite...
Chur des soldats
(TB) A son secours il faut aller!
Moralès à
Micaela [galamment] Que cherchez-vous, la belle?
Micaela
[simplement] Moi, je cherche un brigadier.
Moralès [avec
emphase] Je suis là...
Voilà! Micaela Mon brigadier, à moi,
s'appelle Don
José... le connaissez-vous? Moralès Don José? Nous le
connaissons tous. Micaela [avec
joie] Vraiment! est-il avec vous,
je vous prie? Moralès [avec
élégance] Il n'est pas brigadier dans
notre compagnie. Micaela
[désappointée] Alors, il n'est pas
là. Moralès Non, ma charmante, non, ma
charmante, il n'est pas là.
Mais tout à l'heure il y
sera, oui, tout à
l'heure il y sera. Il y sera quand la garde
montante remplacera la
garde descendante, Moralès, Chur
des soldats (TBB) Il y sera quand la garde
montante remplacera la
garde descendante. Moralès
[très galant] Mais en attendant qu'il
vienne, voulez-vous, la
belle enfant, voulez-vous
prendre la peine d'entrer
chez nous un instant? Micaela Chez vous? Moralès, Chur
(TB) Chez nous! Micaela Chez vous? Moralès, Chur
(TB) Chez nous! Micaela
[finement] Non pas, non pas,
grand merci, messieurs les
soldats. Moralès Entrez sans crainte,
mignonne, je vous promets
qu'on aura, pour votre
chère personne, tous
les égards qu'il faudra. Micaela Je n'en doute pas,
cependant je reviendrai,
je reviendrai, c'est plus prudent! Reprenant en riant la
phrase du sergent Je reviendrai quand la garde
montante remplacera la
garde descendante, je reviendrai quand la garde
montante remplacera la
garde descendante. Moralès, Chur
(TBB) Il faut rester, car la garde
montante va remplacer la
garde descendante. Moralès
[retenant Micaela] Vous resterez! Micaela cherchant à
se dégager Non pas, non pas! Moralès, Chur
(TB) Vous resterez! Micaela Non pas, non pas!
non! non! non! non!
non! Moralès, Chur
(TB) Vous resterez! Vous
resterez! oui, vous
resterez, vous resterez! Micaela Au revoir, messieurs les
soldats! Elle s'échappe et
se sauve en courant. Moralès L'oiseau s'envole...
on s'en console!..
Reprenons notre
passe-temps et regardons
passer les gens! Chur
(TB) Sur la place
chacun passe,
chacun vient, chacun
va; Drôles de gens que ces
gens-là! Drôles
de gens que ces gens-là! Drôles
de gens! Drôles de gens! Drôles
de gens que ces gens-là! Moralès Drôles de
gens! Chur des soldats
(B) Drôles de
gens! Soldats
(TB) Drôles de
gens! Moralès Drôles de
gens! Soldats (B) Drôles de
gens! Soldats
(TB) Drôles de
gens! 4. Chur et
Scène La cloche de la
manufacture se fait entendre. Scène
quatre Don José, Soldats,
Jeunes Gens et Cigarières José
[parlé] Voici la cloche qui sonne,
mon lieutenant, et vous allez pouvoir juger par
vous-même... Quant à moi je vais faire
une chaîne pour attacher mon
épinglette. La place se remplit de
jeunes gens qui viennent se placer sur le passage
des cigarières. Les soldats sortent du
poste. Don José s'assied sur une chaise, et
reste là fort indifférent à
toutes ces allées et venues, travaillant
à son épinglette.
[La cloche
cesse.] Jeunes gens
(T) La cloche a sonné.
Nous, des ouvrières, nous
venons ici guetter le retour; et
nous vous suivrons, brunes
cigarières, en vous murmurant des propos
d'amour, en vous
murmurant des propos d'amour! des
propos d'amour, des propos d'amour! A ce moment paraissent les
cigarières, la cigarette aux lèvres.
Elles passent sous le pont et descendent lentement
en scène. Les soldats
(B) Voyez-les! regards
impudents, mine
coquette! Fumant toutes,
du bout des dents, la
cigarette. Les cigarières
(SA) Dans l'air, nous suivons des
yeux la fumée, la
fumée, qui vers
les cieux monte, monte
parfumée. Cela
monte gentiment à
la tête, à la tête,
tout doucement cela vous
met l'âme en
fête! 1rs dessus
(S) Le doux parler, le doux
parler des amants, 2ds dessus
(A) C'est
fumée! 1rs dessus
(S) leurs transports, leurs
transports et leur serments, 2ds dessus
(A) C'est
fumée! 1rs dessus
(S) le doux parler des
amants, 2ds dessus
(A) C'est
fumée! 1rs dessus
(S) leurs transports et leur
serments, 2ds dessus
(A) C'est
fumée! Chur
(SA) oui, c'est fumée,
c'est fumée! 2ds dessus
(A) Dans l'air, nous suivons des
yeux, dans l'air, nous
suivons des yeux la
fumée! La fumée, ah! 1rs dessus
(S) Dans l'air, nous suivons des
yeux, des yeux la
fumée! La fumée! Dans
l'air Chur
(SSAAA) nous suivons la
fumée qui monte en
tournant, en tournant
vers les cieux! La
fumée! La fumée! Scène
cinq Les mêmes,
Carmen Les soldats
(B) Mais nous ne voyons pas la
Carmencita! [Entrée de
Carmen] Jeunes gens
(T) La voilà! Soldats (B) La voilà! Chur
(SATB) La voilà, voilà
la Carmencita! Entre Carmen. Absolument
le costume et l'entrée indiqués par
Mérimée. Elle a un bouquet de cassie
à son corsage et une fleur de cassie dans le
coin de la bouche. Trois ou quatre jeunes gens
entrent avec Carmen. Ils la suivent, l'entourent,
lui parlent. Elle minaude et caquette avec eux. Don
José lève la tête. Il regarde
Carmen, puis se remet à travailler à
son épinglette. Les jeunes gens (T)
entrés avec Carmen Carmen! sur tes pas nous nous
pressons tous! Carmen!
sois gentille, au moins réponds-nous,
et dis-nous quel jour tu nous
aimeras! Carmen, dis-nous
quel jour tu nous aimeras! Carmen les regardant
[gaîment] Quand je vous aimerai? Ma
foi, je ne sais pas... Peut-être
jamais!.. peut-être demain!.. [résolument] Mais pas aujourd'hui... c'est
certain. 5.
Havanaise L'amour est un oiseau
rebelle que nul ne peut
apprivoiser, et c'est
bien en vain qu'on l'appelle, s'il
lui convient de refuser! Rien
n'y fait, menace ou prière,
l'un parle bien, l'autre se
tait; et c'est l'autre
que je préfère, il
n'a rien dit, mais il me plaît. Chur des
cigarières et jeunes gens
(SATT) L'amour est un oiseau
rebelle que nul ne peut
apprivoiser, et c'est
bien en vain qu'on l'appelle, s'il
lui convient de refuser! Carmen L'amour! l'amour! l'amour!
l'amour! Carmen L'amour est enfant de
Bohême, il n'a
jamais, jamais connu de loi, si
tu ne m'aimes pas, je t'aime, si
je t'aime, prends garde à toi! Chur
(cigarières, jeunes gens et soldats)
(SATB) Prends garde à
toi! Carmen Si tu ne m'aimes pas,
si tu ne m'aimes pas, je
t'aime! Chur
(SATB) Prends garde à
toi! Carmen Mais si je t'aime,
si je t'aime, prends garde
à toi! Cigarières et
jeunes gens (SAT) L'amour est enfant de
Bohême, il n'a
jamais, jamais connu de loi, si
tu ne m'aimes pas, je t'aime, si
je t'aime, prends garde à toi! Jeunes gens et soldats
(TB) L'amour est enfant de
Bohême! Chur
(SATB) Prends garde à
toi! Carmen Si tu ne m'aimes pas,
si tu ne m'aimes pas, je
t'aime! Chur
(SATB) Prends garde à
toi! Carmen Mais si je t'aime,
si je t'aime, prends garde
à toi! Chur
(SATBB) à toi! Carmen L'oiseau que tu croyais
surprendre battit de
l'aile et s'envola; l'amour
est loin, tu peux l'attendre, tu
ne l'attends plus, il est là.
Tout autour de toi, vite,
vite, il vient, s'en va,
puis il revient; tu crois
le tenir, il t'évite, tu
crois l'éviter, il te tient! Cigarières et
jeunes gens (SATT) Tout autour de toi, vite,
vite, il vient, s'en va,
puis il revient; tu crois
le tenir, il t'évite, tu
crois l'éviter, il te tient! Carmen l'amour! l'amour! l'amour!
l'amour! Carmen L'amour est enfant de
Bohême, il n'a
jamais, jamais connu de loi, si
tu ne m'aimes pas, je t'aime, si
je t'aime, prends garde à toi! Chur
(cigarières, jeunes gens et soldats)
(SATB) Prends garde à
toi! Carmen Si tu ne m'aimes pas,
si tu ne m'aimes pas, je
t'aime! Chur
(SATB) Prends garde à
toi! Carmen Mais si je t'aime,
si je t'aime, prends garde
à toi! Cigarières et
jeunes gens (SAT) L'amour est enfant de
Bohême, il n'a
jamais, jamais connu de loi, si
tu ne m'aimes pas, je t'aime, si
je t'aime, prends garde à toi! Jeunes gens et soldats
(TB) L'amour est enfant de
Bohême! Chur
(SATB) Prends garde à
toi! Carmen Si tu ne m'aimes pas,
si tu ne m'aimes pas, je
t'aime! Chur
(SATB) Prends garde à
toi! Carmen Mais si je t'aime, si je
t'aime, prends garde à toi! Chur
(SATBB) à toi! 6.
Scène Les jeunes gens
(T) Carmen! sur tes pas nous nous
pressons tous! Carmen!
sois gentille, au moins réponds-nous!
réponds-nous, ô
Carmen! sois gentille, au
moins réponds-nous! Moment de silence. Les
jeunes gens entourent Carmen, celle-ci les regarde
l'un après l'autre, sort du cercle qu'ils
forment autour d'elle et s'en va droit à don
José, qui est toujours occupé de son
épinglette. Mélodrame
Carmen Eh! compère, qu'est-ce
que tu fais là?... José Je fais une chaîne du
fil de laiton, une chaîne pour attacher mon
épinglette. Carmen
riant Ton épinglette,
vraiment! Ton épinglette... épinglier
de mon âme... Elle arrache de son
corsage la fleur de cassie et la lance à don
José. Il se lève brusquement. La
fleur de cassie est tombée à ses
pieds. Éclat de rire général;
la cloche de la manufacture sonne une
deuxième fois. Sortie des ouvrières
et des jeunes gens sur la reprise
de: Cigarières (SA)
[riant entre elles] L'amour est enfant de
Bohême, il n'a
jamais, jamais connu de loi, si
tu ne m'aimes pas, je t'aime, si
je t'aime, prends garde à toi! Carmen sort la
première en courant et elle entre dans la
manufacture. Les jeunes gens sortent à
droite et à gauche. Le lieutenant qui,
pendant cette scène, bavardait avec deux ou
trois ouvrières, les quitte et rentre dans
le poste après que les soldats y sont
rentrés. Don José reste
seul. 8.
Chur Chur des
cigarières, 2ds dessus (A) [dans
la coulisse] Au secours! Cigarières, 1rs
dessus (S) [dans la
coulisse] Au secours! 2ds (A) Au secours! 1rs (S) Au secours! Entre le lieutenant suivi
des soldats. Zuniga
[parlé] Eh bien, eh bien, qu'est-ce
qui arrive? Les ouvrières
sortent rapidement et en désordre.
Chur des
Cigarières, 1rs (S) Au secours! au secours!
n'entendez-vous pas? Cigarières, 2ds
(A) Au secours! au secours!
messieurs les soldats! Premier groupe de femmes
(S) C'est la
Carmencita! Deuxième groupe de
femmes (A) Non, non, ce n'est pas
elle! Premier groupe
(S) C'est la
Carmencita! Deuxième groupe
(A) Non, non, ce n'est pas
elle! Premier groupe
(S) C'est elle! Si fait, si fait,
c'est elle! Elle a
porté les premiers coups! Deuxième groupe
(A) entourant le lieutenant Ne les écoutez
pas! Premier groupe (S)
entourant le lieutenant Ne les écoutez
pas! Monsieur,
écoutez-nous! écoutez-nous!
écoutez-nous! écoutez-nous!
écoutez-nous! Deuxième groupe
(A) Écoutez-nous,
monsieur! écoutez-nous!
écoutez-nous! écoutez-nous!
écoutez-nous! écoutez-nous,
monsieur! Premier groupe
(S) écoutez-nous,
monsieur! Toutes les femmes
(SA) Monsieur,
écoutez-nous! 2ds (A) [elles
tirent l'officier de leur
côté] La Manuelita disait
et répétait
à voix haute, qu'elle achèterait sans
faute un âne qui
lui plaisait. 1rs (S) même
jeu Alors la Carmencita,
railleuse à son
ordinaire, dit: Un
âne, pour quoi faire? Un
balai te suffira. 2ds (A) Manuelita riposta
et dit à sa
camarade: Pour certaine
promenade, mon âne
te servira! 1rs (S) Et ce jour-là tu
pourras à bon
droit faire la fière! Deux
laquais suivront derrière,
t'émouchant à tour
de bras. Toutes les femmes
(SA) Là-dessus, toutes les
deux se sont prises aux
cheveux, toutes les deux,
toutes les deux se sont
prises aux cheveux! Le lieutenant
[avec humeur] Au diable tout ce
bavardage! Au diable tout
ce bavardage! A don José
: Prenez, José, deux
hommes avec vous et voyez
là dedans qui cause ce tapage! Don José prend deux
hommes avec lui. Les soldats entrent dans la
manufacture. Pendant ce temps les femmes se
pressent, se disputent entre elles. Premier groupe
(S) C'est la
Carmencita! Deuxième groupe
(A) Non, non, ce n'est pas
elle! 1rs (S) Si fait, si fait; c'est
elle! 2ds (A) Pas du tout! 1rs (S) Elle a porté les
premiers coups! Zuniga assourdi
[aux soldats] Holà!
Éloignez-moi toutes ces
femmes-là! Cigarières
(S) Monsieur! Soldats (B)
repoussent les femmes et les
écartent Tout doux! Cigarières
(A) Monsieur! Soldats (B) Éloignez-vous Cigarières
(S) Monsieur! Soldats (B) et taisez-vous! Cigarières
(A) Monsieur! Cigarières
(SA) Ne les
écoutez-pas! Soldats (B) Tout doux!
Éloignez-vous! Cigarières
(SA) Monsieur,
écoutez-nous! Soldats (B) Éloignez-vous! Cigarières
(SA) écoutez-nous! Soldats (B) Éloignez-vous! Cigarières
(SA) écoutez-nous! Soldats (B) Éloignez-vous! Cigarières
(SA) écoutez-nous! Soldats (B) Éloignez-vous! Cigarières
(SA) écoutez-nous! Cigarières
(A) écoutez-nous,
monsieur! Soldats (B) Éloignez-vous
et taisez-vous! Cigarières
(S) écoutez-nous,
monsieur! Cigarières
(SA) Monsieur,
écoutez-nous! Soldats (B) Tout doux,
éloignez-vous! Les cigarières
glissent entre les mains des soldats qui cherchent
à les écarter. Elles se
précipitent sur le lieutenant et reprennent
le chur. Zuniga Holà! soldats!
Les soldats
réussissent enfin à repousser les
cigarières. Les femmes sont maintenues
à distance autour de la place par une haie
de dragons. Carmen paraît sur la porte de la
manufacture amenée par don José et
suivie par deux dragons. 1rs (S) C'est la Carmencita
qui porta les premiers
coups! 2ds (A) C'est la Manuelita
qui porta les premiers
coups! 1rs (S) La Carmencita! 2ds (A) La Manuelita 1rs (S) La Carmencita! 2ds (A) La Manuelita! 1rs (S) Si! 2ds (A) Non! 1rs (S) Si! 2ds (A) Non! 1rs (S) Si! 2ds (A) Non! 1rs (S) Si! Si!
Si! Si! 2ds (A) Non! Non! Non! Cigarières
(SAA) elle a porté les
premiers coups! elle a
porté les premiers coups. Soldats
(BB) Tout doux! Tout doux!
Éloignez-vous! Éloignez-vous
et taisez-vous! 1rs (S) C'est la
Carmencita! 2ds (A) C'est la Manuelita Soldats
(BB) Éloignez-vous, 1rs (S) C'est la
Carmencita! 2ds (A) C'est la Manuelita Soldats
(BB) Éloignez-vous
et taisez-vous,
taisez-vous! Éloignez-vous 1rs (S) C'est la Carmencita!
Carmencita! 2ds (A) Manuelita!
Manuelita! [La place est enfin
dégagée. Les femmes sont maintenant
à distance.] La scène est
interrompue par un Chur chanté dans la
coulisse. 13. Chur
et Ensemble Chur des amis
d'Escamillo (B) [derrière la
scène] Vivat! vivat le
torero! Chur
(TTB) Vivat! vivat le
torero! Chur
(B) Vivat! vivat
Escamillo! Chur
(TTB) Vivat! vivat
Escamillo! Vivat! vivat!
vivat! Zuniga Une promenade aux
flambeaux... C'est le
vainqueur des courses de Grenade.
Voulez-vous avec nous boire mon
camarade? A vos
succès anciens, à
vos succès nouveaux. [Entrée
d'Escamillo et de ses amis] Zuniga, Chur
(Officiers et amis d'Escamillo) (B) Vivat! vivat le
torero! Frasquita,
Mercédès, Carmen, Andrès,
Zuniga, Chur (TTB) Vivat! vivat le
torero! Zuniga, Chur
(B) Vivat! vivat
Escamillo! Frasquita,
Mercédès, Carmen, Andrès,
Zuniga, Chur (TTB) Vivat! vivat
Escamillo! Vivat!
vivat! vivat! vivat!
Paraît Escamillo.
Scène
II Les mêmes,
Escamillo Dialogue Le
lieutenant Ces dames et nous, vous
remercions d'avoir accepté notre invitation;
nous n'avons pas voulu vous laisser passer sans
boire avec vous au grand art de la tauromachie...
Escamillo Messieurs les officiers, je
vous remercie. 14.
Couplets Escamillo Votre toast, je peux vous le
rendre, señors,
señors, car avec les soldats
oui, les toreros peuvent
s'entendre; pour
plaisirs,pour plaisirs, ils ont les combats!
Le cirque est plein, c'est jour
de fête! Le cirque
est plein du haut en bas; les
spectateurs perdant la tête,
les spectateurs s'interpellent
à grands fracas! Apostrophes,
cris et tapage poussés
jusques à la fureur! Car
c'est la fête du courage! C'est
la fête des gens de coeur!
Allons! en garde!
allons! allons! ah! [légèrement,
avec fatuité] Toréador, en
garde! Toréador!
Toréador! Et songe
bien, oui, songe en combattant qu'un
oeil noir te regarde et
que l'amour t'attend,Toréador, l'amour,
l'amour t'attend! Tous Toréador, en
garde! Toréador!
Toréador! Escamillo Et songe bien, oui, songe en
combattant, qu'un oeil
noir te regarde et que
l'amour t'attend, Toréador,
l'amour, l'amour t'attend! Carmen En combattant, songe qu'un
oeil noir te regarde et
que l'amour, l'amour, l'amour t'attend! Andrès,
Zuniga En combattant, oui, songe que
l'amour, l'amour, l'amour t'attend! Chur
(TT) En combattant, oui, songe que
l'amour t'attend! Chur
(B) Et songe bien, oui, songe en
combattant qu'un oeil noir te regarde et que
l'amour t'attend, oui, l'amour t'attend! Frasquita,
Mercédès Et songe bien, oui, songe en
combattant, qu'un oeil noir te regarde et que
l'amour t'attend, Toréador, l'amour, l'amour
t'attend! Entre les deux couplets,
Carmen remplit le verre d'Escamillo.
Escamillo Tout d'un coup, on fait
silence, on fait
silence... ah! que se passe-t-il?
Plus de cris, c'est
l'instant! Plus de cris,
c'est l'instant! Le
taureau s'élance en bondissant
hors du toril! Il
s'élance! Il
entre, il frappe!... un cheval roule,
entraînant un
picador. ``Ah! Bravo!
Toro!'' hurle la foule, le
taureau va... il vient... il vient et frappe
encor! En secouant ses
banderilles, plein de
fureur, il court!.. le
cirque est plein de sang! On
se sauve... on franchit les grilles!..
C'est ton tour
maintenant! Allons! en
garde! allons! allons!
ah! [légèrement,
avec fatuité] Toréador, en
garde! Toréador!
Toréador! Et songe
bien, oui, songe en combattant qu'un
oeil noir te regarde et
que l'amour t'attend, Toréador,
l'amour, l'amour t'attend! Tous Toréador, en
garde! Toréador!
Toréador! Escamillo Et songe bien, oui, songe en
combattant, qu'un oeil noir te regarde et que
l'amour t'attend, Toréador, l'amour, l'amour
t'attend! Carmen En combattant, songe qu'un
oeil noir te regarde et que l'amour, l'amour,
l'amour t'attend! Andrès,
Zuniga En combattant, oui, songe que
l'amour, l'amour, l'amour t'attend! Chur
(TT) En combattant, oui, songe que
l'amour t'attend! Chur
(B) Et songe bien, oui, songe en
combattant qu'un oeil noir te regarde et que
l'amour t'attend, oui, l'amour t'attend! Frasquita,
Mercédès Et songe bien, oui, songe en
combattant, qu'un oeil noir te regarde et que
l'amour t'attend, Toréador, l'amour, l'amour
t'attend! Frasquita L'amour! Escamillo L'amour! Mercédès L'amour! Escamillo L'amour! Tous Toréador!
Toréador!L'amour t'attend! On boit, on échange
des poignées de main avec le
torero. Il va en courant vers la
porte... Au moment où il y arrive, on
frappe... don José s'arrête, silence.
On frappe encore. Scène
VI Les mêmes, Le
Lieutenant 18.
Final Le lieutenant au
dehors Holà! Carmen!
Holà! Holà! José Qui frappe? qui vient
là? Carmen Tais-toi... tais-toi!
Le lieutenant
faisant sauter la porte J'ouvre moi-même... et
j'entre... Il voit Don José.
À Carmen
[légèrement] Ah! fi! ah! fi! la
belle! Le choix n'est pas
heureux! C'est se mésallier
de prendre le soldat quand on a
l'officier. à don José
: Allons, décampe!
José
[calme, mais résolu] Non! Le
lieutenant Si fait! tu partiras.
José Je ne partirai pas.
Le lieutenant le
frappant Drôle! Don José
sautant sur son sabre Tonnerre!.. il va pleuvoir
des coups! Le lieutenant
dégaine à
moitié. Carmen se jetant
entre eux deux Au diable le
jaloux! appelant À moi! à moi!
Le Dancaïre, le
Remendado, [Mercédès, Frasquita,
les Bohémiens] et les Bohémiennes
paraissent de tous les côtés. Carmen
d'un geste montre le lieutenant aux
Bohémiens; le Dancaïre et le Remendado
se jettent sur lui, le désarment.
Carmen
[à Zuniga d'un ton
moqueur] Bel officier, bel officier,
l'amour vous joue en ce
moment un assez vilain tour! Vous
arrivez fort mal! Vous
arrivez fort mal hélas! et nous sommes
forcés, ne voulant
être dénoncés,
de vous garder au moins...
pendant une heure. Le Remendado
[à Zuniga, le pistolet à
la main, gracieusement] Mon cher monsieur! Le Dancaïre
[à Zuniga, le pistolet à la main,
gracieusement] Mon cher monsieur! Le
Remendado Mon cher monsieur! Le
Dancaïre Mon cher monsieur! Le Dancaïre et le
Remendado nous allons, s'il vous
plaît, quitter
cette demeure; Le
Remendado Vous viendrez avec
nous, Le
Dancaïre Vous viendrez avec
nous, Le
Remendado vous viendrez avec
nous... Le
Dancaïre vous viendrez avec nous...
Carmen C'est une
promenade! Le
Remendado Consentez-vous? Le
Dancaïre Consentez-vous? Le Dancaïre, Le
Remendado le pistolet à la main,
Chur des Bohémiens
(TTBB) Répondez, camarade!
Le
lieutenant Certainement. [avec
ironie] D'autant plus que votre
argument est un de ceux
auxquels on ne résiste
guère! [changeant de
ton] Mais gare à
vous! [court] gare à vous plus tard!
Le Dancaïre
avec philosophie La guerre, c'est la
guerre! En attendant, mon
officier, passez devant
sans vous faire prier! Le Remendado,
Bohémiens (TBB) Passez devant sans vous faire
prier! L'officier sort,
emmené par quatre Bohémiens, le
pistolet à la main. Carmen à don
José Es-tu des nôtres
maintenant? José Il le faut bien! Carmen Ah! le mot n'est pas
galant! Mais, qu'importe!
Va... tu t'y feras quand
tu verras comme c'est
beau, la vie errante! Pour pays tout l'univers, et
pour loi ta volonté! Et
surtout, la chose enivrante: la
liberté! la liberté! Frasquita,
Mercédès, Carmen, Bohémiennes
(SA) Suis-nous à travers la
campagne, viens avec nous dans la montagne,
suis-nous et tu t'y feras, tu t'y feras quand tu
verras, là-bas, Le Remendado, Le
Dancaïre, Bohémiens (TB) Ami, suis-nous dans la
campagne, viens avec nous à la montagne, tu
t'y feras, tu t'y feras quand tu verras,
là-bas, là-bas, Frasquita,
Mercédès, Carmen, Chur
(ST) comme c'est beau, la vie
errante, pour pays tout l'univers, et pour loi ta
volonté! Le Remendado, Le
Dancaïre, Chur (AAB) comme c'est beau, la vie
errante, pour pays l'univers Frasquita,
Mercédès, Carmen, Le Remendado, Le
Dancaïre, Chur (SAATTBB) et surtout, la chose
enivrante: Frasquita,
Mercédès, Carmen, Chur
(ST) la liberté! Le Remendado, Le
Dancaïre, Chur (AAB) oui! Frasquita,
Mercédès, Carmen, Le Remendado, Le
Dancaïre, Chur (SAATTB) La liberté!
Don José
[entraîné] Ah! Chur
(AB) Dans la montagne
suis-nous, Chur
(ST) viens avec nous dans la
montagne, Frasquita,
Mercédès, Carmen Viens avec nous! Viens avec
nous! tu t'y feras, tu t'y feras, quand tu verras,
là-bas, comme c'est beau, la liberté!
La vie errante, le ciel ouvert, pour pays tout
l'univers, pour pays tout l'univers, pour loi la
volonté; oui, pour pays tout l'univers, tout
l'univers, pour loi la volonté, et surtout,
la chose enivrante: Le Remendado, Le
Dancaïre Viens avec nous! Viens avec
nous! tu t'y feras, tu t'y feras, quand tu verras,
là-bas, comme c'est beau, la liberté!
La vie errante, le ciel ouvert, le ciel ouvert,
pour loi, pour loi la volonté, surtout,
surtout, oui, surtout la chose
enivrante: Don
José La vie errante, le ciel
ouvert, pour pays tout l'univers, pour pays tout
l'univers, pour loi la volonté; oui, pour
pays tout l'univers, tout l'univers, pour loi la
volonté, et surtout, la chose
enivrante: Chur
(STT) suis-nous à travers la
campagne, viens avec nous, tu t'y feras, tu t'y
feras, quand tu verras, là-bas, comme c'est
beau, la liberté! le ciel ouvert, la vie
errante, le ciel ouvert, la vie errante, pour pays
tout l'univers, pour pays tout l'univers, pour loi
la volonté; oui, pour pays tout l'univers,
tout l'univers, pour loi la volonté, et
surtout, la chose enivrante: Chur
(AA) ah! viens, suis-nous à
travers la campagne, viens, suis-nous, oui,
suis-nous! Le ciel ouvert, la vie errante, et pour
pays l'univers, tout l'univers, pour loi, pour loi
la volonté; surtout, surtout oui, surtout la
chose enivrante: Chur
(BB) oui, viens avec nous à
travers la campagne, ah! viens, oui, viens avec
nous! le ciel ouvert, la vie errante, pour pays
l'univers, oui, pour pays tout l'univers, pour loi,
pour loi la volonté; surtout, surtout,
oui, Tous la liberté! la
liberté! Deuxième
Tableau Une place à
Séville. Au fond du théâtre les
murailles de vielles arènes...
L'entrée du cirque est fermée par un
long velum. C'est le jour d'un combat de taureaux.
Grand mouvement sur la place. Marchands d'oranges,
d'éventails, etc. etc. .. Scène
Première Le Lieutenant, Andrès,
Frasquita, Mercédès, etc., puis
Carmen et Escamillo 25.
Chur Marchands de cigarettes et
de vins (BB) À deux cuartos!
À deux cuartos! Marchands de programmes,
d'eau, de cigarettes et de vins
(TTBB) À deux cuartos!
À deux cuartos! Marchands et marchandes
d'oranges, de programmes, d'eau, de cigarettes et
de vins (ATTBB) À deux cuartos!
À deux cuartos! Marchands et marchandes
d'éventails, d'oranges, de programmes,
d'eau, de cigarettes et de vins
(SATTBB) À deux cuartos!
À deux cuartos! Marchandes
d'éventails (S) Des éventails pour
s'éventer! [Pendant le
chur, paraissent Zuniga et Andrès avec
Mercédès et
Frasquita] Marchandes d'oranges
(A) Des oranges pour
grignoter! Marchands de programmes
(T) Le programme avec les
détails! Marchands de vins
(B) Du vin! Marchands d'eau
(T) De l'eau! Marchands de cigarettes
(B) Des cigarettes! Marchandes
d'éventails (S) Des éventails pour
s'éventer! Marchandes d'oranges
(A) Des oranges pour
grignoter! Marchands de programmes
(T) Le programme avec les
détails! Marchands de vins
(B) Du vin! Marchands d'eau
(T) De l'eau! Marchands de cigarettes
(B) Des cigarettes! Marchandes
d'éventails (S) À deux
cuartos! Marchandes
d'éventails et d'oranges (SA) À deux
cuartos! Marchands et marchandes
d'éventails, d'oranges, de programmes, et
d'eau (SATT) À deux
cuartos! Tous les marchands
(SATTBB) À deux cuartos!
Voyez! à deux
cuartos! Séñoras
et Caballeros! Pendant ce premier
chur sont entrés les deux officiers du
deuxième acte ayant au bras les deux
bohémiennes Mercédès et
Frasquita. Zuniga [aux
marchandes] Des oranges...
vite. Plusieurs marchandes
d'oranges (A) se
précipitant En voici...
Prenez, prenez, mesdemoiselles.
Une marchande
à l'officier qui paie Merci, mon officier,
merci! Marchandes d'oranges
(A) [à Zuniga] Celles-ci,
séñor, sont plus belles! Marchandes
d'éventails (S) Des éventails pour
s'éventer! Marchandes d'oranges
(A) Des oranges pour
grignotter! Marchands de programmes
(T) Le programme avec les
détails! Marchands de vins
(B) Du vin! Marchands d'eau
(T) De l'eau! Marchands de cigarettes
(B) Des cigarettes! Andrès Holà! des
éventails! Un Bohémien
se précipitant Voulez-vous aussi des
lorgnettes? Marchandes
d'éventails (S) À deux
cuartos! Marchandes
d'éventails et d'oranges (SA) À deux
cuartos! Marchands et marchandes
d'éventails, d'oranges, de programmes, et
d'eau (SATT) À deux
cuartos! Tous les marchands
(SATTBB) À deux cuartos!
Voyez! à deux
cuartos! Séñoras
et Caballeros! À
deux cuartos! À deux cuartos!
À deux cuartos! Voyez!
voyez! Dialogue Le
lieutenant Qu'avez-vous donc fait de la
Carmencita? je ne la vois pas. Frasquita Nous la verrons tout à
l'heure... Escamillo est ici, la Carmencita ne doit
pas être loin. Andrès Ah! c'est Escamillo,
maintenant?.. Mercédès Elle en est folle...
Frasquita Et son ancien amoureux
José, sait-on ce qu'il est devenu?
Le
lieutenant Il a reparu dans le village
où sa mère habitait... l'ordre avait
même été donné de
l'arrêter, mais quand les soldats sont
arrivés, José n'était plus
là... Mercédès En sorte qu'il est libre?
Le
lieutenant Oui, pour le moment.
Frasquita Hum! je ne serais pas
tranquille à la place de Carmen, je ne
serais pas tranquille du tout. 26. Chur
et Scène On entend de grands cris
au dehors... des fanfares, etc., etc. C'est
l'arrivée de la Cuadrille. Enfants [au
dehors] Les voici, les voici,
voici la quadrille!
[Entrée des enfants]
Chur
(B) Les voici! Chur
(T) Les voici! Chur
(A) Les voici! Chur
(SAT) Oui, les voici! Chur
(SATB) Voici la
quadrille! Enfants, Chur
(SATTB) Les voici! voici la
quadrille, la quadrille
des toreros. Sur les
lances, le soleil brille! Enfants, Chur
(S) En l'air, Enfants, Chur
(ST) en l'air, Enfants, Chur
(SAT) en l'air, Enfants, Chur
(SATTB) en l'air toques et
sombreros! Les voici,
voici la quadrille, la
quadrille des toreros! Chur
(B) Les voici, Chur
(TB) les voici, Enfants, Chur
(SATTB) les voici! Défilé de la
quadrille. Pendant ce défilé, le
Chur chante le morceau suivant. Entrée
des alguazils. Enfants Voici, débouchant sur
la place, voici d'abord,
marchant au pas, voici
d'abord, marchant au pas, l'alguazil
à vilaine face. À
bas! à bas! à bas! à
bas! Chur
(TB) À bas l'alguazil!
à bas! Enfants À bas! à bas!
à bas! à bas! Chur
(TT) Oui, à bas! à
bas! à bas! à bas! Chur
(B) À bas! à bas!
à bas! à bas! à
bas! Chur
(S) À bas! à bas!
à bas! Enfants, Chur
(A) à bas! Entrée des chulos
et des banderillos. Chur
(TB) Et puis saluons au
passage, saluons les
hardis chulos! Bravo!
viva! gloire au courage! Voici
les hardis chulos! Chur
(SA) Voyez les banderilleros,
voyez quel air de crânerie!
Voyez! Chur
(T) Voyez! Enfants Voyez! Chur
(SA) Voyez quels regards, et de
quel éclat étincelle
la broderie Chur
(B) Voyez! Chur
(T) Voyez! Enfants Voyez! Chur
(SA) de leur costume de
combat! Enfants, Chur
(SATB) Voici les Banderilleros!
Entrée des picadors
Enfants Une autre quadrille
s'avance! Chur
(S) Une autre quadrille
s'avance! Chur
(TT) Voyez les picadors! Comme ils
sont beaux! Comme ils vont du fer de leur
lance harceler le flanc
des taureaux! Enfants Voyez les picadors! Ah! comme
ils sont beaux! Ah! voyez, comme ils sont
beaux! Chur
(B) Voyez les picadors! Comme ils
sont beaux! Comme ils vont du fer de leur lance
harceler le flanc des taureaux! Chur
(S) Comme ils sont beaux! Comme
ils vont du fer de leur lance harceler le flanc des
taureaux! Chur
(AA) Ah! comme ils sont beaux!
Comme ils vont du fer de leur lance harceler le
flanc des taureaux! Chur
(B) L'Espada! Chur
(A) L'Espada! Chur
(T) L'Espada! Chur
(S) L'Espada! Enfants Escamillo! Chur
(B) Escamillo! Chur
(A) Escamillo! Chur
(T) Escamillo! Enfants, Chur
(SATTBB) Escamillo! Paraît enfin
Escamillo ayant près de lui Carmen radieuse
et dans un costume éclatant. Enfants, Chur
(SATB) C'est l'Espada, la fine
lame, celui qui vient
terminer tout, qui
paraît à la fin du drame
et qui frappe le dernier
coup! Vive Escamillo! Vive
Escamillo! ah! bravo! Enfants, Chur
(SATTB) Les voici, voici la
quadrille, la quadrille
des toreros! Sur les
lances, le soleil brille! Enfants, Chur
(S) En l'air, Enfants, Chur
(ST) en l'air, Enfants, Chur
(SAT) en l'air, Enfants, Chur
(SATTB) en l'air toques et
sombreros! Les voici,
voici la quadrille, la
quadrille des toreros! Chur
(B) Escamillo! Chur
(T) Bravo! Chur
(A) Escamillo! Chur
(S) Bravo! Enfants Vive Escamillo! Ah! Vive
Escamillo! Vive Escamillo! Chur
(TTB) Vive Escamillo! Ah! Vive
Escamillo! Bravo! Chur
(SA) Ah! Vive Escamillo! Vive
Escamillo! Enfants, Chur
(SA) Bravo! Chur
(TB) Viva! Enfants, Chur
(SA) Viva! Chur
(TB) Bravo! Enfants, Chur
(SATTB) Bravo! Escamillo à
Carmen Si tu m'aimes, Carmen,
si tu m'aimes, Carmen, tu
pourras, tout à l'heure, étre
fière de moi! Si
tu m'aimes, si tu m'aimes! Carmen Ah! je t'aime, Escamillo, je
t'aime, et que je meure si
j'ai jamais aimé quelqu'un autant que
toi! Carmen,
Escamillo Ah! je t'aime!
oui, je t'aime! Trompettes au dehors.
Paraissent deux trompettes suivis de quatre
alguazils. Plusieurs voix [4
Alguazils] (B) au fond Place! place! place au
seigneur Alcade! Enfants L'alcade! Chur
(B) Pas de bousculade! Enfants L'alcade! Chur
(T) Pas de bousculade! Enfants L'alcade! Chur (SATB)
de la foule se rangeant sur le passage de
l'alcade Pas de bousculade!
Regardons passer et se
prélaser notre
aimable alcade! Les alguazils
[en scène] Place! place! place au
seigneur Alcade! Petite marche à
l'orchestre. Sur cette marche défile
très-lentement au fond l'alcade
précédé et suivi des
alguazils. Pendant ce temps Frasquita et
Mercédès s'approchent de Carmen.
Frasquita Carmen, un bon conseil... ne
reste pas ici. Carmen Et pourquoi, s'il te
plaît? Mercédès Il est là...
Carmen Qui donc? Mercédès Lui! Don
José! dans la foule il se cache, regarde...
Carmen Oui, je le vois. Frasquita Prends garde! Carmen Je ne suis pas femme à
trembler devant lui... Je
l'attends et je vais lui parler. Mercédès Carmen, crois-moi, prends
garde! Carmen Je ne crains rien!
Frasquita Prends garde! L'Alcade est entré
dans le cirque. Derrière l'alcade, le
cortège de la quadrille reprend sa marche et
entre dans le cirque. Le populaire suit...
L'orchestre joue le motif ``Les voici, voici la
quadrille,'' et la foule en se retirant a
dégagé don José... Carmen
reste seul au premier plan. Tous deux se regardent
pendant que la foule se dissipe et que le motif de
la marche va diminuant à l'orchestre. Sur le
dernières notes, Carmen et don José
restent seules, en présence l'un de
l'autre. [Carmen va
résolument à Don José.]
Scène
II Carmen, Don
José 27. Duo
final Carmen
[bref] C'est toi! José C'est moi! Carmen L'on m'avait avertie
que tu n'étais pas loin,
que tu devais venir; l'on
m'avait même dit de craindre pour ma
vie; mais je suis brave! je n'ai
pas voulu fuir! José Je ne menace pas!
j'implore... je supplie! Notre
passé, Carmen, notre passé, je
l'oublie!... Oui, nous
allons tous deux commencer
une autre vie, loin
d'ici, sous d'autres cieux! Carmen Tu demandes
l'impossible! Carmen
jamais n'a menti! Son
âme reste inflexible; entre
elle et toi... c'est fini! Jamais
je n'ai menti! entre nous
c'est fini! José Carmen, il est temps
encore, oui, il est temps
encore... O ma Carmen,
laisse-moi te sauver, toi
que j'adore, ah!
laisse-moi te sauver et
me sauver avec toi! Carmen Non! je sais bien que c'est
l'heure, je sais bien que
tu me tueras; mais que je
vive ou que je meure, non,
non, non, je ne te céderai pas! José Ah! il est temps encore...
oui, il est temps encore... O ma Carmen, laisse-moi
te sauver, toi que j'adore! ah! laisse-moi te
sauver et me sauver avec toi... O ma Carmen, il est
temps encore... ah! laisse-moi te sauver, Carmen,
ah! laisse-moi te sauver, toi que j'adore! Et me
sauver avec toi! Carmen Pourquoi t'occuper encore
d'un coeur qui n'est plus à toi! Non, ce
coeur n'est plus à toi! En vain tu dis: je
t'adore! Tu n'obtiendras rien, non, rien de moi,
ah! c'est en vain... Tu n'obtiendras rien, rien de
moi! José
[avec
anxiété] Tu ne m'aimes donc
plus? Silence de Carmen et don
José répète [avec
désespoir] Tu ne m'aimes donc plus?
Carmen
[simplement] Non! je ne t'aime plus.
José
[avec passion] Mais moi, Carmen, je t'aime
encore, Carmen,
hélas! moi, je t'adore! Carmen A quoi bon tout cela? que de
mots superflus! José Carmen, je t'aime, je
t'adore! Eh bien! S'il le
faut, pour te plaire, je
resterai bandit... tout ce que tu voudras...
Tout! tu m'entends... tout, tu
m'entends... tout! Mais ne me quitte pas,
o ma Carmen! ah!
souviens-toi, souviens-toi
du passé! Nous nous aimions,
naguère! [désespéré] Ah! ne me quitte pas,
Carmen, ah! ne me quitte
pas! Carmen Jamais Carmen ne
cédera! Libre elle
est née et libre elle mourra! Chur et fanfares
(TB) dans le cirque Viva! Chur
(SA) Viva! Chur
(SATB) Viva! la course est
belle! Sur le sable
sanglant le taureau qu'on
harcèle s'élance
en bondissant... Chur
(B) Viva! Chur
(T) Viva! Chur
(SA) Bravo! Chur
(TB) Bravo! Chur
(SA) Bravo! Chur
(SATB) Victoire! Chur
(S) Victoire! Chur
(SA) Victoire! Chur
(SAT) Victoire! Chur
(SAATBB) Victoire! Pendant ce Chur,
silence de Carmen et de don José... Tous
deux écoutent... En entendant les cris de:
``Victoire, victoire!'' Carmen a laissé
échapper un ``Ah!'' d'orgueil et de joie...
Don José ne perd pas Carmen de vue... Le
Chur terminé, Carmen fait un pas du
côté du cirque. José se
plaçant devant elle Où vas-tu? Carmen Laisse-moi. José Cet homme qu'on
acclame, c'est ton nouvel
amant! Carmen voulant
passer Laisse-moi... laisse-moi...
José Sur mon âme,
Tu ne passeras pas,
Carmen, c'est moi que tu
suivras! Carmen Laisse-moi, don José,
je ne te suivrai pas. José Tu vas le retrouver,
dis... [avec
rage] tu l'aimes donc? Carmen Je l'aime!
Je l'aime et devant la mort
même, je
répèterais que je l'aime! Fanfares et reprise du
Chur (AB) dans le
cirque Viva! Chur
(ST) Bravo! Chur
(SATTB) Bravo! victoire!
Frappe juste en plein
cur! Le taureau
tombe! Chur
(TTB) Gloire! Chur
(SAATB) Gloire au torero
vainqueur! Victoire!
José
[avec violence] Ainsi, le salut de mon
âme je l'aurai
perdu pour que toi, pour
que tu t'en ailles, infâme,
entre ses bras rire de
moi! Non, par le sang, tu
n'iras pas! Carmen, c'est
moi que tu suivras! Carmen Non, non! jamais! José Je suis las de te menacer!
Carmen
[avec
colère] Eh bien! frappe-moi donc, ou
laisse-moi passer. Chur
(B) Victoire! Chur
(TB) Victoire! Chur
(ATB) Victoire! Chur
(SAATB) Victoire! José
[éperdu] Pour la dernière fois,
démon, veux-tu me
suivre? Carmen Non! non! [à demi voix,
avec rage] Cette bague, autrefois, tu me
l'avais donnée... Tiens!
elle la jette à la
volée José le
poignard à la main, s'avançant sur
Carmen Eh bien!
damnée! Carmen recule...
José la poursuit... Pendant ce temps
fanfares et Chur dans le
cirque Chur
(TB) Victoire! Chur
(SA) Victoire! Chur
(TB) Bravo! Chur
(SA) Bravo! Chur
(SAATTBB) Ah! Chur
(SATB) Toréador, en
garde! Toréador!
Toréador! Et songe
bien, oui, songe en combattant qu'un
oeil noir te regarde et
que l'amour t'attend, Toréador,
l'amour t'attend! José a
frappé Carmen... Elle tombe morte... Le
vélum s'ouvre. La foule sort du cirque.
José [se
levant] Vous pouvez
m'arrêter... c'est moi qui l'ai
tuée! Escamillo paraît sur
les marches du cirque [entouré de la
foule qui l'acclame. Escamillo aperçoit
Carmen étendue morte par
terre]. Ah! Carmen! ma Carmen
adorée! Rideau
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